Les raisons d’une crise et d’une mobilisation inédite

La mobilisation du 11 octobre (2025, selon certaines sources) a été lancée par Claire Thoury, Présidente du Mouvement associatif, le 3 septembre précédent. Elle est qualifiée d’inédite et historique car, pour la première fois depuis l’adoption de la loi de 1901, les associations se sont rassemblées dans un mouvement d’une telle ampleur sous un message unique. Le constat alarmant est que le monde associatif, qui compte 20 millions de bénévoles et 1,8 million de salariés, est menacé dans son existence même.

Les raisons profondes de cette crise sont multiples et documentées par plusieurs enquêtes:

1. Détérioration Financière : La trésorerie des associations est en forte baisse. Près d'un tiers (31 %) des associations employeuses déclarent disposer d’une trésorerie inférieure à trois mois, ce qui les rend particulièrement vulnérables. De manière récurrente ou ponctuelle, 54 % des associations rencontrent des problèmes de trésorerie.

2. Baisse et transformation des financements : 58 % des associations employeuses ont subi une baisse des financements publics. Entre 2005 et 2020, la part des subventions publiques dans leurs ressources a chuté de 41 % (passant de 34 % à 20 %). Les subventions pluriannuelles, qui assurent une continuité, sont de plus en plus remplacées par des appels à projets et des marchés publics, entraînant une insécurité juridique et financière.

3. Conséquences sur l'emploi et l'activité : Cette situation conduit à une diminution des activités (28 % des associations), au non-remplacement des départs (18 %), à l'annulation de recrutements (16 %), et même à des licenciements économiques (9 % en 2025). Le budget 2025 menace directement plus de 186 000 emplois dans le secteur de l’ESS.

Le message central porté par la mobilisation est « pas un euro de moins » pour les associations, exigeant un sursaut politique qui reconnaisse le rôle démocratique du secteur.

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La nécessité des associations pour la vitalité citoyenne et démocratique

Les associations sont essentielles car elles améliorent la vie des gens au quotidien et sont un remède à la crise démocratique actuelle. Leur rôle est fondamental pour la vitalité citoyenne et démocratique pour plusieurs raisons :

1. Force citoyenne et expression du pouvoir d'agir : Les associations sont l’émanation directe des habitants, leur permettant de se rassembler pour porter un projet ou défendre une cause. Elles offrent des espaces puissants d’expression citoyenne et confèrent un pouvoir d’agir considérable aux individus. Elles permettent aux citoyen·nes, d'une multitude de façons, d'être acteurs de la cité.

2. Aiguillon démocratique et rôle politique : Les associations jouent un rôle politique fondamental, agissant comme des lanceuses d’alerte et des aiguillons démocratiques. La vitalité associative est un élément crucial d’une démocratie ouverte, nourrie par l’implication de tous. L'engagement associatif est une force par sa capacité à produire de l'inattendu et à faire bouger les lignes.

3. Inclusion et lien social : Elles sont la "force du premier et du dernier kilomètre", intervenant dans des domaines et territoires jugés non « rentables » par d'autres. Elles contribuent à faire vivre l’égalité, notamment en offrant la possibilité de s’engager librement dans un projet collectif, sans recherche de profit personnel. Elles sont des maillons essentiels pour maintenir un lien social de proximité autre que numérique.

4. Revitalisation démocratique : Face à l’essoufflement de la démocratie représentative, les corps intermédiaires, dont les associations, ont un rôle essentiel à jouer pour recréer du lien et insuffler un renouveau de participation. Elles accompagnent les démarches citoyennes, valorisent l'expertise collective et réaffirment la valeur politique du travail associatif.

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